Paroisse de lÉglise Apostolique Arménienne de Lyon et des Environs
//Prières de Saint Jean Chrysostome à la Très Sainte Trinité

Prières de Saint Jean Chrysostome à la Très Sainte Trinité

Première prière de Saint Jean Chrysostome à Dieu le Père, lue le dimanche de la Pentecôte.

Vrai Dieu, Dieu infini, invisible, incompréhensible, impénétrable, immuable, inaccessible à toute comparaison, à toute mesure, Seigneur miséricordieux, vous qui seul êtes éternel et qui habitez la lumière inaccessible ! qui avez créé le ciel, la terre et l’immensité des mers, avec toutes les créatures qu’ils renferment. Vous aimez à prévenir les supplications de ceux qui vous implorent ; c’est pourquoi nous vous prions et nous vous supplions, Dieu de clémence, Père éternel de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui, pour l’amour de nous autres hommes et afin d’opérer notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie. C’est lui qui nous a instruits d’abord par sa parole, puis par ses œuvres, et qui nous a laissé dans sa passion salutaire un modèle à imiter, à nous, ses indignes serviteurs ; car il nous avait enseigné à prier, en nous prosternant et en fléchissant les genoux, et à l’implorer pour la rémission de nos péchés et des fautes commises par l’ignorance de son peuple. Nous vous supplions, Dieu de clémence ; exaucez-nous, en quelque temps que nous vous invoquions ; mais principalement exaucez-nous en ce jour solennel de la Pentecôte, où après l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ et son exaltation à la droite du Père, il fit descendre le Saint-Esprit sur ses disciples et ses Apôtres, et répandit sur chacun d’eux les dons de la grâce, en sorte que tous en furent remplis, proclamant en langues diverses votre divine majesté et prophétisant. En ce jour, exaucez nos prières, ô Seigneur, souvenez-vous de notre abaissement et de notre misère ; retirez nos âmes de la captivité par un effet de votre infinie miséricorde qui vous sollicite en notre faveur ; prenez-nous sous votre sainte garde, nous sommes prosternés devant vous. Nous avons péché ; mais nous vous avons été consacrés dès notre naissance ; et, depuis lors, vous êtes notre Dieu. Nos jours se sont évanouis comme une ombre vaine, nous nous sommes éloignés de votre assistance, et rien ne saurait nous justifier ; néanmoins nous avons espérance en votre miséricorde, et nous crions vers vous dans notre détresse : Ne vous souvenez point des fautes de notre jeunesse ou de notre ignorance, et purifiez-nous de nos mauvaises actions ; ne nous rejetez point au jour de notre vieillesse et de la défaillance de nos forces ; daignez ne pas nous abandonner, avant l’heure qui rendra notre corps à la terre ; faites, Seigneur, que nous revenions à vous et prêtez une oreille favorable à nos supplications ; que l’immensité de vos miséricordes égale nos péchés, et que la multitude de vos compassions efface la multitude de nos péchés. Abaissez du haut des cieux, ô Seigneur, un regard de bonté sur les fidèles qui sont ici rassemblés et qui soupirent après l’effusion de vos bienfaits. Visitez-nous dans votre clémence, délivrez-nous de la tyrannie du démon, et mettez notre vie sous la protection de vos commandements. Donnez à un Ange fidèle la garde de votre peuple ; et daignez nous réunir tous dans votre royaume céleste. Daignez suffire aux besoins de tous ceux qui espèrent en vous et pardonnez-leur ainsi qu’à nous tous nos péchés. Purifiez-nous par l’opération de votre Saint-Esprit et détruisez les embûches que le démon dresse contre nous.

Soyez béni, ô Dieu tout-puissant, souverain Seigneur de toutes choses, qui avez donné au jour la lumière du soleil, et qui avez éclairé la nuit de la lumière des étoiles, et qui avez daigné nous accorder ce jour jusqu’à la nuit. Écoutez, ô Seigneur, nos prières et celles de votre peuple, accordez-nous le pardon de tous nos péchés volontaires et involontaires, recevez nos supplications du soir ; accordez à votre héritage la plénitude de votre bonté et de vos miséricordes ; que vos saints Anges nous protègent ; munissez-nous de votre justice ; entourez-nous de votre vérité ; gardez-nous par votre puissance ; préservez-nous des maux qui nous accablent et des pièges que le démon, notre ennemi, ourdit contre nous. Faites-nous passer ce soir, cette nuit, aussi bien que tous les jours de notre vie, dans la perfection, la sainteté, la paix, sans péché et sans tentation. Accordez-nous cette grâce par les prières de votre sainte Mère et de tous les saints qui, dès le commencement du monde, ont trouvé grâce devant vous.


Deuxième prière de Saint Jean Chrysostome au Fils de Dieu, lue le dimanche de la Pentecôte.

Ô Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, qui avez apporté la paix aux hommes et qui leur dispensez sans cesse le don du Très-Saint-Esprit dans la vie présente, en le transmettant aux fidèles pour l’héritage éternel ! C’est principalement en ce jour que vous avez daigné répandre plus manifestement votre grâce sur vos disciples et Apôtres, et vous avez mis en leurs bouches une parole de feu, en sorte que par leur ministère le genre humain entendit la vérité divine et l’accueillit dans la langue de chacun en particulier ; c’est à pareil jour qu’autrefois nous fûmes éclairés des lumières de l’Esprit et affranchis des illusions, comme d’autant d’épaisses ténèbres, par la distribution sensible des langues de feu et leur action surnaturelle ; vous nous avez enseigné la croyance en vous et la connaissance du mystère de votre divine unité avec le Père et le Saint-Esprit selon la substance et la plénitude du pouvoir divin. Ô Seigneur Jésus, vous êtes la splendeur du Père, l’image de sa substance, la source du salut et de toute grâce ! Purifiez donc mes lèvres souillées par le péché, et apprenez-moi comment et quand je dois me mettre en prière ; vous connaissez la multitude de mes péchés ; mais votre miséricorde l’emportera sur le nombre de mes prévarications. Saisi de crainte, je me présente devant vous, Seigneur, après avoir rassuré mon âme par l’idée de votre infinie bonté. Réglez le cours de ma vie, comme vous réglez les mouvements des astres par votre parole toute-puissante ; vous êtes le port assuré de ceux qui sont dans la tourmente : montrez-moi la voie dans laquelle je dois marcher. Donnez l’esprit de sagesse à mon faible esprit, et celui de prudence à ma légèreté : répandez sur moi l’esprit de votre crainte dans toutes mes actions ; vivifiez l’esprit de droiture dans mes entrailles, et affermissez, par votre Esprit-Saint, mon intelligence qui s’égare, afin que, chaque jour guidé par votre esprit de bonté dans le sentier du bien, je devienne capable d’accomplir vos commandements et de garder fidèlement le souvenir de votre avènement glorieux où vous examinerez toutes mes actions. Ne souffrez point, Seigneur, que je me laisse séduire par les attraits périssables de ce monde, et donnez-moi la force d’aspirer sans cesse à la possession de vos trésors divins ; car vous avez dit : Celui qui demandera quelque chose en mon nom à mon Père, il l’accordera ; c’est pourquoi, pécheur que je suis, j’ai recours à votre bonté au jour de la descente de votre Saint-Esprit : accordez-moi tout ce que j’ai demandé de profitable pour mon salut, Seigneur tout puissant et tout miséricordieux, qui nous accordez avec bonté et largesse ce que nous pouvons vous demander ; car vous êtes plein de commisération ; vous êtes magnifique dans vos grâces, vous avez daigné vous revêtir de notre chair et de notre nature à l’exclusion du péché ; laissez-vous fléchir miséricordieusement par ceux qui fléchissent le genou devant vous qui vous êtes offert en sacrifice de propitiation pour nos péchés. Ayez pitié, Seigneur, de votre peuple ; exaucez-nous du haut de votre céleste demeure ; sanctifiez-nous par la force de votre droite ; abritez-nous sous l’ombre de vos ailes et n’abandonnez point l’ouvrage de vos mains. Nous avons péché devant vous, mais c’est vous seul que nous adorons ; nous ne voudrions pas adorer un Dieu étranger, ô Seigneur, ni lever nos mains suppliantes vers un autre que vous. Remettez-nous nos péchés, et ne rejetez pas nos humbles prostrations ; daignez nous tendre une main secourable ; accueillez notre prière comme un parfum d’agréable odeur qui puisse s’élever jusqu’au royaume de votre gloire. 

Ô Seigneur, Seigneur, vous qui nous gardez de toute flèche qui fend l’air durant le jour, garantissez-nous aussi de tout ce qui marche à la faveur des ténèbres. Accueillez le sacrifice du soir de ceux qui lèvent vers vous leurs mains suppliantes. Faites-nous la grâce de traverser le cours de la nuit sans reproche, sans tentation, et délivrez-nous de toutes les tentations que le démon nous suscite. Donnez la contrition à nos âmes et inspirez à nos pensées la crainte du compte que nous devons rendre au jour de votre redoutable jugement. Que notre vie soit pénétrée de votre crainte ; faites mourir au péché notre chair, afin que, dans le sommeil, nous puissions encore nous réjouir dans la contemplation de vos décrets adorables. Chassez loin de nous toute mauvaise pensée, et tirez-nous du sommeil à l’heure des saintes prières pour nous affermir dans la foi et dans la pratique de vos saints commandements.


Troisième prière de Saint Jean Chrysostome au Saint-Esprit, lue le dimanche de la Pentecôte.

Ô source intarissable de la vie et de la lumière, ô puissance et vertu créatrice, coéternelle au Père, Christ notre Dieu, vous qui, opérant avec plénitude l’œuvre du salut des hommes, êtes venu briser les liens jusque-là indissolubles de la mort et briser les portes de l’enfer, et fouler à vos pieds les démons, vous qui vous êtes volontairement rendu pour nous, victime sans tache en expiation de nos péchés, et avez subi la mort quoique exempt de tout péché, afin que, par la vertu de ce mystérieux sacrifice, la vie éternelle nous fût assurée ; vous qui, étant descendu aux enfers, avez percé ses barrières et fait sortir ceux qui étaient assis dans les ténèbres, en posant à l’antique et malin serpent de l’abîme les limites que votre divine sagesse lui a tracées, et l’avez enchaîné dans les épaisses ténèbres au plus profond des enfers, et l’avez confiné pour jamais dans ces sombres demeures, sous l’action du feu qui ne s’éteindra jamais, par un effet de votre toute-puissance ! Ô sublime sagesse du Père Dieu, secourable à ceux qui sont dans la tentation ; lumière de ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, Seigneur de gloire éternelle, Fils bien-aimé du Père suprême, — lumière éternelle de la lumière éternelle, soleil de justice, exaucez-nous qui vous implorons ; donnez le repos aux âmes de nos pères, de nos frères, de tous nos parents selon la chair, et de nos frères dans la foi, et de tous vos serviteurs trépassés, dont nous faisons aujourd’hui la mémoire ; car toutes choses sont en votre puissance et toutes les extrémités de la terre sont dans vos mains. Ô Seigneur tout-puissant, Dieu de nos pères et source de miséricorde, Créateur des hommes et des anges dans tous les âges, arbitre de la vie et de la mort, ainsi que de toute existence en deçà et au-delà du tombeau ! Vous mesurez et dispensez les jours aux vivants et vous assignez son heure à la mort ; vous nous jetez aux enfers et vous nous en retirez, vous nous assujettissez aux maladies et vous nous en relevez par votre puissance. — C’est vous qui gouvernez ici-bas toute chose pour notre bien et qui créez l’avenir ; qui ranimez par l’espoir de la vie éternelle ce que la mort a frappé de son aiguillon. Ô Souverain Maître de tous les hommes, notre Dieu et notre Sauveur, vous êtes le ferme refuge et le soutien de toutes les extrémités de la terre comme de tous ceux qui naviguent au loin sur l’immensité des mers, et c’est vous qui en ce jour solennel de l’accomplissement de notre salut et au cinquantième de votre résurrection, avez voulu nous révéler l’ineffable mystère de la sainte, consubstantielle et indivisible Trinité en trois personnes distinctes ; c’est vous qui, sous la forme des langues de feu, daignâtes répandre votre Esprit sur vos saints disciples, afin qu’ils devinssent les Apôtres de notre foi, les ministres et les propagateurs de la vraie et céleste doctrine. Qu’il vous plaise, Seigneur, d’agréer en ce jour nos ferventes supplications pour ceux qui sont encore détenus dans les régions des ténèbres, en leur accordant l’adoucissement des maux qu’ils endurent et le secours de votre divine consolation. Exaucez, ô Seigneur, la prière de vos serviteurs affligés ; accordez aux âmes des fidèles trépassés le repos dans le séjour de rafraîchissement et de joie, là où il n’est plus de douleurs, ni de gémissements ; daignez les admettre dans la demeure des justes et accordez-leur la paix et le délassement ; car ce ne sont pas ceux qui sont dans les abîmes qui vous loueront, ni les victimes de l’enfer qui vous confesseront, mais nous qui sommes vivants, nous vous bénissons, en vous offrant pour les fidèles trépassés le sacrifice de propitiation.

Dieu suprême, éternel, saint et bon pour les hommes, vous qui avez daigné nous admettre en ce moment en la présence de votre divine majesté pour chanter et louer les merveilles de vos ouvrages ! abaissez un regard de miséricorde sur nous, vos misérables serviteurs, et faites-nous la grâce de vous offrir avec un cœur contrit et un esprit recueilli les cantiques des Anges ainsi que l’hommage de notre reconnaissance pour la multitude de vos miséricordes envers nous. Souvenez-vous, Seigneur, de notre infirmité, et ne souffrez point que nous périssions dans nos iniquités ; faites-nous, au contraire, miséricorde en considération de notre humilité, et qu’arrachés aux ténèbres du péché, nous marchions désormais à la clarté du jour dans le chemin de la justice, et que, revêtus de la force de votre lumière, nous puissions échapper aux embûches du démon, et repousser loin de nous sa funeste influence. C’est alors, Seigneur, que, sans confusion, nous glorifierons, par-dessus toutes choses, le Dieu de toute vérité et de toute miséricorde. C’est un grand et redoutable mystère, que cette dissolution passagère de l’homme, de même que sa réhabilitation immédiate et le repos éternel qui lui est réservé. À vous seul, Seigneur, le tribut de nos actions de grâces, tant pour cette vie terrestre, que pour notre séparation d’avec ce monde, laquelle devient pour nous le présage assuré de notre résurrection et de la vie incorruptible qui nous attend au jour de votre dernier et glorieux avènement ; car vous êtes l’auteur de notre résurrection, le juge incorruptible et clément de toutes nos actions et l’arbitre souverain de toute récompense. Vous avez daigné prendre notre chair et notre sang, selon votre miséricorde infinie ; vous avez accepté et subi volontairement le fardeau des misères inhérentes à notre nature, et vous les avez réellement endurées par un effet de vos miséricordes ineffables ; vous nous avez ramenés. Agréez donc, Seigneur, nos prières et nos supplications, et donnez le repos à nos pères et mères, à nos frères et sœurs, à tous nos proches et aux âmes de tous les fidèles trépassés ; que leur âme et leur nom soient inscrits en caractères ineffaçables au livre de vie, dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dans la région des vivants, au royaume des cieux, dans le séjour du bonheur ; et daignez les accueillir par le ministère de vos Anges dans vos saintes demeures. Rassemblez aussi nos corps dispersés, au jour que vous avez fixé dans vos saintes et infaillibles promesses ; car, Seigneur, la mort n’existe point pour vos serviteurs lorsqu’ils se séparent de leurs corps mortels et qu’ils retournent à vous ; pour eux la mort n’est qu’un passage du séjour de douleur à une région meilleure et heureuse pour la parfaite initiation au repos et à la béatitude éternelle. Nous avons péché contre vous, mais faites-nous miséricorde ainsi qu’aux fidèles trépassés ; car nul n’est exempt de péché devant vous, sa vie n’eût-elle duré qu’un jour. Vous seul, ô Divin Sauveur, avez été sur la terre exempt de péché, vous, ô Divin Maître, par qui nous espérons obtenir la rémission de nos péchés. Pardonnez-nous donc, ainsi qu’à ceux qui ont vécu avant nous, toutes nos transgressions, volontaires ou involontaires, commises sciemment ou par ignorance, manifestées au grand jour, ou cachées, commises par action, pensée, parole ; accordez à ceux qui ont vécu avant nous la délivrance et la paix, et à nous qui vous implorons accordez-nous votre bénédiction divine. Faites, Seigneur, que nous parvenions à une fin bienheureuse ainsi que tout votre peuple fidèle ; ouvrez-nous à toutes les entrailles de votre miséricorde au jour de votre glorieux et redoutable avènement, et rendez-nous dignes de participer à votre royaume céleste.

Dieu grand, maître souverain, seul éternel, qui habitez la lumière inaccessible ! vous avez créé le monde dans votre sagesse infinie, et vous avez séparé la lumière des ténèbres ; vous avez dit au soleil de présider au jour et à la lune d’éclairer pendant la nuit, et vous nous faites, Seigneur, la grâce de vous offrir en ce jour le tribut de nos adorations à l’approche de la nuit. Faites monter, Seigneur, vers vous notre prière, comme l’encens, et daignez l’agréer comme un parfum d’agréable odeur ; accordez-nous une nuit tranquille ; daignez nous revêtir des armes de la lumière ; délivrez-nous de toute terreur nocturne, de tout ennemi qui conspire à la faveur des ténèbres, et répandez sur nous un sommeil paisible pour rétablir nos forces défaillantes, et que nous goûtions un repos exempt de tous les prestiges du démon. Seigneur, souverain maître de tous les hommes, dispensateur de tous les biens, accordez-nous notre demande ; que votre saint nom demeure présent à notre pensée, et que la méditation de vos saints commandements nous accompagne jusqu’à l’heure de notre réveil et de la reprise des cantiques de louanges qui sont dus à votre ineffable bonté. Puissions-nous obtenir cette grâce par nos prières ainsi que le pardon de nos péchés et de ceux de votre peuple. Daignez, ô Seigneur, le visiter selon votre miséricorde, nous vous le demandons par l’intercession de votre mère très-pure.